Dans leur grande majorité,
les parents se disent satisfaits
des prestations délivrées par les organismes de soutien scolaire et des résultats obtenus. Est-ce pour
autant une preuve de leur efficacité ? Difficile à dire, d’autant que tout
repose sur les déclarations des parents-clients. Comment, dans ces cas-là,
faire la part des choses entre ce qui relève d’une forme d’autopersuasion –
"J’ai investi de l’argent donc ça marche" – de l’apport réel d’un
accompagnement personnalisé ? La seule mesure réelle et chiffrée de la réussite
du cours de soutien reste l’augmentation de la moyenne de l’élève en
classe.
C’est, bien sûr, dans l’espoir de meilleures notes que la plupart des parents investissent dans les cours particuliers – d’où la promesse alléchante affichée par les uns et les autres d’un bond spectaculaire des notes. Or, sans un travail de fond sur les méthodes et la confiance en soi, il est peu probable de voir s’installer l’exploit dans la durée, et ainsi les bons résultats s’enchaîner.
Le privé se propose dès le primaire
Huit parents sur dix estiment que le soutien scolaire a permis d’améliorer le niveau de leur enfant, que la prestation soit payante ou gratuite. L’effet semble particulièrement bénéfique pour les élèves du primaire quand le soutien est dispensé dans le cadre de l’école, alors que les lycéens paraissent davantage tirer profit des cours privés. C’est aussi une question d’habitude, l’école ayant toujours été beaucoup plus présente sur les premiers âges. Même si la tendance est clairement au rajeunissement des cours particuliers privés, avec une activité en forte croissance sur le primaire.
En primaire, l’aide aux devoirs
Il est difficile pour certains parents de parvenir à dégager du temps pour répéter les leçons du soir, sans compter que la révision de la division à deux chiffres n’est pas une activité passionnante. Si l’école propose de plus en plus de soutien après la classe, les organismes de soutien scolaire ne sont pas en reste – les enfants du primaire représentent 5 % de leur clientèle. Le soutien scolaire se décline alors sous la forme d’une aide aux devoirs sur toute l’année. Le "prof" est une présence rassurante, une sorte de parent de substitution pour l’heure des devoirs. Est-ce la bonne solution ? C’est en tout cas une voie qu’il s’agit d’emprunter avec précaution, sûrement pas de façon trop systématique. Au primaire, l’enfant est encore jeune, et il ne faut pas investir de façon trop précoce les devoirs à la maison.
Au collège, le temps de tous les apprentissages
Le conseil vaut pour tous les niveaux scolaires, même si en grandissant, l’enfant arrive à mieux faire la différence entre ce qui relève de la scolarité et des loisirs. Pour un collégien, le cours particulier peut même devenir une vraie pause dans un emploi du temps qu’il a tendance à ne vouloir construire qu’autour des activités avec les copains. Il faut dire que le moment du collège est porteur de lourds changements : c’est le temps des rencontres et celui de l’apprentissage – souvent difficile – de l’autonomie. Le jeune ado découvre un nouvel univers – les chats sur MSN, les jeux sur la Playstation –, mais aussi de nouvelles règles puisque tout est soumis au contrôle parental. Un ensemble de contraintes auxquelles viennent se rajouter celles du système scolaire.
Si la classe de sixième représente un grand saut dans le vide après les années de primaire durant lesquelles l’enfant reste généralement très encadré et protégé, c’est le plus souvent en cinquième que les problèmes de comportement surviennent. "Les grandes vacances entre la sixième et la cinquième constituent un vrai moment de transition, complète Arnaud, professeur d’histoire-géographie dans un collège. Ils sont partis en vacances encore enfants et ils reviennent changés, surtout les garçons qui prennent parfois plusieurs centimètres d’un coup. On observe souvent à cet âge-là un désintérêt pour l’école, qui peut être très conjoncturel mais aussi très violent."
Quand la pression devient trop forte, le cours particulier peut permettre aux parents et aux enfants de prendre du recul. Surtout si l’intervenant est un peu "multitâche". Il est parfois aussi important de travailler autant sur les savoirs scolaires que sur l’univers de vie de l’enfant. Lui apprendre à organiser son agenda pour avoir les idées plus claires sur ce qui reste à faire, à bien préparer son cartable pour toujours avoir le bon matériel, à écrire proprement pour améliorer sa prise de notes, sont des aides plus que précieuses.
Au lycée, travailler sur les méthodes
À mesure que l’élève grandit, les problèmes d’organisation très concrets disparaissent souvent, au moins partiellement. Mais les défauts de méthode sont plus résistants. Savoir prendre des notes lisibles pendant les cours, rédiger des fiches de synthèse efficaces pour réviser la veille des devoirs ou encore s’entraîner à retenir les arguments essentiels d’un texte représentent des qualités qui ne sont pas données à tous, et qui constituent de rudes handicaps pour ceux qui ne les possèdent pas. Tant que ces compétences ne sont pas maîtrisées, l’apprentissage reste chaotique. La demande est telle que certains organismes, comme Complétude, se sont lancés dans la commercialisation de cours de soutien uniquement centrés sur la méthode – ces stages représentent aujourd’hui 15 % de leur offre de cours collectifs, contre 5 % il y a 10 ans.
Affublés du nom ambitieux de "stages d’efficacité personnelle", leur but est de réussir à améliorer les méthodes de travail de l’élève. De façon plus modeste – et peut-être plus honnête – c’est l’un des principaux objectifs que devrait se fixer chaque professeur particulier. C’est surtout en classe de seconde que ce travail est central. Cette année constitue en effet un vrai palier à franchir, tant dans l’acquisition des connaissances que dans celle des méthodes de travail. Une fois les bases bien assises, les années de première et de terminale peuvent davantage être orientées vers l’objectif d
C’est, bien sûr, dans l’espoir de meilleures notes que la plupart des parents investissent dans les cours particuliers – d’où la promesse alléchante affichée par les uns et les autres d’un bond spectaculaire des notes. Or, sans un travail de fond sur les méthodes et la confiance en soi, il est peu probable de voir s’installer l’exploit dans la durée, et ainsi les bons résultats s’enchaîner.
Le privé se propose dès le primaire
Huit parents sur dix estiment que le soutien scolaire a permis d’améliorer le niveau de leur enfant, que la prestation soit payante ou gratuite. L’effet semble particulièrement bénéfique pour les élèves du primaire quand le soutien est dispensé dans le cadre de l’école, alors que les lycéens paraissent davantage tirer profit des cours privés. C’est aussi une question d’habitude, l’école ayant toujours été beaucoup plus présente sur les premiers âges. Même si la tendance est clairement au rajeunissement des cours particuliers privés, avec une activité en forte croissance sur le primaire.
En primaire, l’aide aux devoirs
Il est difficile pour certains parents de parvenir à dégager du temps pour répéter les leçons du soir, sans compter que la révision de la division à deux chiffres n’est pas une activité passionnante. Si l’école propose de plus en plus de soutien après la classe, les organismes de soutien scolaire ne sont pas en reste – les enfants du primaire représentent 5 % de leur clientèle. Le soutien scolaire se décline alors sous la forme d’une aide aux devoirs sur toute l’année. Le "prof" est une présence rassurante, une sorte de parent de substitution pour l’heure des devoirs. Est-ce la bonne solution ? C’est en tout cas une voie qu’il s’agit d’emprunter avec précaution, sûrement pas de façon trop systématique. Au primaire, l’enfant est encore jeune, et il ne faut pas investir de façon trop précoce les devoirs à la maison.
Au collège, le temps de tous les apprentissages
Le conseil vaut pour tous les niveaux scolaires, même si en grandissant, l’enfant arrive à mieux faire la différence entre ce qui relève de la scolarité et des loisirs. Pour un collégien, le cours particulier peut même devenir une vraie pause dans un emploi du temps qu’il a tendance à ne vouloir construire qu’autour des activités avec les copains. Il faut dire que le moment du collège est porteur de lourds changements : c’est le temps des rencontres et celui de l’apprentissage – souvent difficile – de l’autonomie. Le jeune ado découvre un nouvel univers – les chats sur MSN, les jeux sur la Playstation –, mais aussi de nouvelles règles puisque tout est soumis au contrôle parental. Un ensemble de contraintes auxquelles viennent se rajouter celles du système scolaire.
Si la classe de sixième représente un grand saut dans le vide après les années de primaire durant lesquelles l’enfant reste généralement très encadré et protégé, c’est le plus souvent en cinquième que les problèmes de comportement surviennent. "Les grandes vacances entre la sixième et la cinquième constituent un vrai moment de transition, complète Arnaud, professeur d’histoire-géographie dans un collège. Ils sont partis en vacances encore enfants et ils reviennent changés, surtout les garçons qui prennent parfois plusieurs centimètres d’un coup. On observe souvent à cet âge-là un désintérêt pour l’école, qui peut être très conjoncturel mais aussi très violent."
Quand la pression devient trop forte, le cours particulier peut permettre aux parents et aux enfants de prendre du recul. Surtout si l’intervenant est un peu "multitâche". Il est parfois aussi important de travailler autant sur les savoirs scolaires que sur l’univers de vie de l’enfant. Lui apprendre à organiser son agenda pour avoir les idées plus claires sur ce qui reste à faire, à bien préparer son cartable pour toujours avoir le bon matériel, à écrire proprement pour améliorer sa prise de notes, sont des aides plus que précieuses.
Au lycée, travailler sur les méthodes
À mesure que l’élève grandit, les problèmes d’organisation très concrets disparaissent souvent, au moins partiellement. Mais les défauts de méthode sont plus résistants. Savoir prendre des notes lisibles pendant les cours, rédiger des fiches de synthèse efficaces pour réviser la veille des devoirs ou encore s’entraîner à retenir les arguments essentiels d’un texte représentent des qualités qui ne sont pas données à tous, et qui constituent de rudes handicaps pour ceux qui ne les possèdent pas. Tant que ces compétences ne sont pas maîtrisées, l’apprentissage reste chaotique. La demande est telle que certains organismes, comme Complétude, se sont lancés dans la commercialisation de cours de soutien uniquement centrés sur la méthode – ces stages représentent aujourd’hui 15 % de leur offre de cours collectifs, contre 5 % il y a 10 ans.
Affublés du nom ambitieux de "stages d’efficacité personnelle", leur but est de réussir à améliorer les méthodes de travail de l’élève. De façon plus modeste – et peut-être plus honnête – c’est l’un des principaux objectifs que devrait se fixer chaque professeur particulier. C’est surtout en classe de seconde que ce travail est central. Cette année constitue en effet un vrai palier à franchir, tant dans l’acquisition des connaissances que dans celle des méthodes de travail. Une fois les bases bien assises, les années de première et de terminale peuvent davantage être orientées vers l’objectif d
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